Eviter les prochaines crises en changeant de modèle alimentaire

de dans Ethique animale, L'alimentation 11 commentaires

Le coronavirus à l’origine de l’actuelle pandémie provient indiscutablement de la consommation d’animaux. C’est ce qui a conduit la Chine, le 26 février, à interdire tout transport ou commerce d’animaux sauvages destinés à l’alimentation. D’ailleurs, selon une équipe de chercheurs menée par la biologiste Laura Kurpiers, 75 % des maladies infectieuses émergentes auraient une origine animale. (…)

Pour couronner le tout, l’OMS nous avertit que l’antibiorésistance pourrait tuer 10 millions d’humains tous les ans si rien n’est fait d’ici 2050 (aujourd’hui l’antibiorésistance cause déjà 12 500 morts par an en France). L’élevage industriel joue ici un rôle central : le confinement des animaux favorise le développement de bactéries multirésistantes : 38 % des antibiotiques consommés en France et 73 % des produits antimicrobiens dans le monde sont destinés aux animaux d’élevage. Combien de morts notre mode d’alimentation va-t-il encore causer ? Sans parler des animaux eux-mêmes, si nombreux qu’ils sont indénombrables… (…)

Nous avons vu comment, en quelques jours, une volonté publique forte est capable de changer du tout au tout notre mode de vie. Malgré les «impératifs» économiques à court terme, malgré nos habitudes et au prix de notre confort. Faire le choix collectif d’une alimentation ne contenant plus de produits d’origine animale serait un changement bien moins contraignant que celui que nous subissons actuellement. La meilleure précaution, pour éviter la répétition de crises sanitaires et économiques comme celle que nous traversons, serait donc d’initier à l’échelle de la société une transition vers une alimentation végétale et de rediriger nos ressources agricoles vers l’alimentation des humains plutôt que du bétail. Serons-nous à la hauteur des enjeux ?

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Dans un marché de Pékin, le 19 février.

11 Comments

  1. BOUET |

    Bonjour.
    Les couteaux étant à l’origine de nombreux meurtres, je suggère de les interdire !

    Des chercheurs du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) ont analysé pendant plus de dix ans les rapports américains de toxi-infections alimentaires, et ont sorti en 2013 une étude répertoriant une liste de 17 aliments qui causent le plus d’intoxications, d’hospitalisations et de décès. Voici les résultats :

    Les produits végétaux (fruits, noix et légumes) sont responsables de 46 % des cas d’intoxications rapportés (22 % pour les légumes feuilles, principalement salade et choux) ;
    La viande et la volaille sont responsables de 22 % des cas ;
    Les produits de la mer sont responsables de 6,1 des cas ;
    Les œufs représentent 6 % des cas.

    Tout cela est bien ridicule quand on communique au travers de « slogans » excessifs en mettant TOUT dans le même panier. Je suis omnivore, pas vegan.
    Cordialement.

  2. Xavier |

    Je suis totalement en accord avec le commentaire de « BOUET » et les messages pro-Vegan qui profitent de la crise pour faire passer leurs idées m’insupportent. J’ai même hésité à me désinscrire de cette newsletter, mais après reflexion je ne l’ai pas fait et suis trés heureux de voir que je ne suis pas le seul à être omnivore !!

  3. Denis |

    Le monde animal n’est pas exclusivement végétarien ou végétalien.

    Diminuer nos impacts négatifs sur la biodiversité devrait être notre seul guide. La chaîne alimentaire n’est pas une invention humaine. Elle a été mise en place progressivement par la nature elle-même, au cours des milliards d’années depuis l’apparition de la vie. Et nous sommes au sommet, en tant que super-prédateurs.

    Le problème est que nous sommes devenus des hyper-prédateurs dont la prédation sur l’ensemble du vivant est démesuré et le met en grand danger. Travaillons pour ré-équilibrer ceci, pas pour se transformer artificiellement tous en végétalien. Cela n’a pas de sens au regard des équilibres naturels.

  4. Phil |

    Bonjour,
    Article partisan, sans grand intérêt, qui utilise la peur du virus pour justifier le vegan. Rien de nouveau en fait.
    La crise actuelle pose des questions sanitaires, économiques, sociales, politiques, religieuses, environnementales, en somme de vrais choix de sociétés. Allez expliquer au berger Peul en plein désert d’arrêter de manger ses chèvres !
    C’est un débat d’intellos bobo occidentaux qui mangent trop et gagnent trop d’argent. La crise va mettre les occidentaux face à leur modèle historique, bousculer leurs certitudes et montrer les vrais priorités, humaines et solidaires. Savoir ce que l’on mange est certes important, la façon dont c’est produit aussi, mais cela n’a pas beaucoup d’importance pour 1 million de personnes en France qui à ce jour n’ont déjà pas de quoi manger. Il faut gérer les priorités…

  5. Raimon |

    Merci pour ces infos factuelles sur l’origine de cette pandémie, ainsi que les risques actuels des élevages et l’intérêt d’une transition végétale. On peut constater qu’il n’y a jamais eu d’épidémie pour cause des lentilles ou des carottes.

    Les vestiges du passé, les goûts et habitudes/traditions, ainsi que les conceptions naturalistes ne devraient pas s’opposer à une réalité qui nous rattrape: l’homme est omnivore et son alimentation reste un choix. Ce dernier a des conséquences. Quelle est la raison de ne pas agir pour la planète et le changement climatique, la biodiversité, la vie des animaux, et la santé? Les excuses ne tiennent pas la route, et la seule issue pour tous consiste à amorcer cette transition végétale.

  6. Benoît |

    Il y a beaucoup de bonnes raisons qui justifient la promotion de l’alimentation végétale : réduction de la souffrance animale, diminution des émissions de gaz à effet de serre, réduction de la pollution, lutte contre la déforestation… Cette pandémie repose à nouveau la question de la transmission de virus de l’animal à l’homme et il est donc logique d’examiner également cet aspect.

    L’esprit de IODE est de discuter des problèmes environnementaux en se respectant les uns les autres. Merci donc à Bouet, Xavier et Phil de ne plus mettre de propos agressifs ou dénigrants à l’avenir.

  7. phil |

    Sur la forme, un commentaire se doit d’être respectueux, mais je ne connais pas de gens « agressifs » au sein de cette association, c’est plutôt la bienveillance et la passion d’un meilleur avenir qui dominent…
    Sur le fond, on peut avoir des avis différents et il faut aussi accepter de se remettre en question lorsque l’on écrit un article qui génère autant de réactions.
    Il ne faut pas mélanger l’élevage intensif, industriel et nuisible pour l’homme et l’environnement, et celui traditionnel qui fait partie de l’histoire de l’humanité.
    Jje fais partie de plusieurs AMAP : légumes/crudités bien sûr c’est essentiel, mais aussi poulet, œufs, viande de jeune bovin, porc noir de Bigorre, agneau. Tous de jeunes producteurs locaux d’Occitanie, super motivés, respectueux du bien-être animal et qui se battent pour défendre une autre idée de l’élevage. Leurs animaux sont élevés avec amour, sans virus (lol) ni antibiotique, en totale liberté. Tout cela se ressent dans leur viande et on se régale, avec modération bien sûr !

  8. Benoît |

    Bonjour,
    Je suis d’accord qu’une AMAP viande est moins pire qu’un élevage industriel. Néanmoins des animaux y sont tués, sans réelle nécessité puisqu’on très bien vivre sans manger d’animaux. Malgré plusieurs discussions avec d’autres membres de IODE, je n’ai jamais pu obtenir la garantie que les animaux des AMAP sont abattus dans des abattoirs évitant les pires pratiques d’abattage (sans étourdissement, au CO2). Pourrais-tu avoir cette information, phil ?
    Merci d’avance
    Cordialement

  9. Karine |

    Bonjour,
    La plus grande crise que l’homme va avoir à relever dans l’histoire de l’humanité est le réchauffement climatique.
    Celui-ci est dû à nos consommations excessives de tout y compris de l’alimentation.
    Pour nous gaver, nous avons créé des élevages intensifs dans lesquels les animaux sont confinés, mutilés, sous antibiotiques et nous savons désormais que les plus gros virus tels que la grippe aviaire, porcine, ebola, le sida et bien sûr le coronavirus, sont issus des élevages et/ou des exploitations outrancières d’animaux. C’est un fait avéré. Et pour cette raison là et pour le climat, il est nécessaire de réduire drastiquement (pour reprendre les termes des experts du GIEC) tous les produits animaux.
    De plus, il est également avéré que l’élevage est responsable de 14% des Gaz à Effet de Serre dans le monde et par an et que ce soit de l’élevage intensif ou extensif. C’est plus que tous les transports réunis (13%).
    Au rythme actuel de consommation, il n’est pas possible d’élever les animaux autrement qu’en élevage intensif. D’où les virus et prochaines pandémies si on continue ainsi.
    98% de la viande, lait et œuf dans le monde sont issus de ces élevages.
    Les 2% restant sont des bêtes qui broutent dans les près.
    Inutile de préciser que même si on achète sa viande chez le petit producteur du coin, on consomme tous les jours des produits venant des élevages intensifs.
    Les 2/3 des terres agricoles dans le monde sont destinés aux animaux (tous types d’élevages confondus). C’est normal, on en tue par an 70 milliards (sans compter les poissons). Il faut bien les nourrir.
    Qu’on soit omnivore, végétarien ou végétalien n’est pas le débat.
    Le débat c’est que pouvons nous faire à notre niveau pour réduire notre empreinte carbone et éviter que la crise qui nous touche ne se reproduise pas ?
    Nous déplacer autrement, nous chauffer moins, réduire drastiquement nos consommations en toute genre y compris en produits animaux sont les seuls moyens pour faire notre part.
    Et ce n’est pas moi qui le dit mais tous les scientifiques et experts climatique.
    A nous de faire des choix en toute conscience pour notre avenir, pour le climat, pour pouvoir continuer à vivre paisiblement, être libres et non pas confinés, pour les animaux, nos enfants, toutes les vies, humaines, animales, végétales qui partagent notre terre et pour toutes celles qui nous suivront.

  10. Paulo |

    Bonjour à tous,

    Je n’ai pas d’avis sur le lien COVID-19 et élevage intensif. Je suis omnivore : je mange de la viande et j’essaye de réduire ma consommation.

    Ma réflexion est la suivante : il y a quelques mois, je suis allé voir la projection de COWSPIRACY au CE d’Airbus (projection organisé par IODE). Pour ceux qui ne l’on pas vu : https://www.youtube.com/watch?v=kxMBrqDvFhE

    Je pensais que ce film était un film sur le véganisme et que j’allais en avoir pour 1h30 d’hémoglobine animale…Pas top…mais je suis allé le voir car je me suis dit que je ne savais pas grand chose sur le sujet et qu’il fallait faire l’effort pour comprendre….Le film n’a rien à voir sur le véganisme (ou très très peu) : c’est le lien de cause à effet entre élevage intensif et impact environnemental .

    Pour faire simple : l’élevage animal a des impacts sur l’eau, l’air, la déforestation, la terre etc….bref, il touche tous les secteurs

    Le film est partisan et bien sur certains chiffres sont sans doutes critiquables….mais le message est là : pour une transition efficace, il faut travailler sur cet axe…la consommation de viande.

    En sortant de la projection je me suis fait une analogie avec le travail (je pense qu’une grosse majorité d’entre nous travaillons dans l’aéro) : si on me présentait un diagramme de pareto de des cause avec un impact environnemental, je pense que l’élevage serait bien dans le Top 5….et dans les actions pour travailler dessus, on a des solutions que l’on peut mettre en oeuvre rapidement et qui ne coute pas grand chose (pour ne pas dire zéro) : notre consommation. Si on travaille sur les autres axes sans travailler sur celui-ci, on ne serait pas efficace.
    Au boulot, si quelqu’un nous présente ce pareto sans nous parler du top 5, on lui dirait qu’il ne fait pas son boulot.

    Merci à IODE d’avoir organiser cette projection. Je vous invite à le regarder….je n’ai pas basculé Vegan mais il y a eu une réelle prise de conscience….

  11. Karine |

    Merci Paulo pour ce message encourageant et positif.
    Nous referons une projection de « Cowspiracy » ainsi que de « The Game Changers » qui montre l’impact de l’alimentation sur les performances sportives.
    Au plaisir de vous y retrouver !

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