Interview – Etre un cycliste éclairé

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Par Jean-Baptiste B. & François B.

 

En cette fin d’été, il va être temps de préparer un bon éclairage pour l’automne et l’hiver. J’ai interviewé François pour qu’il nous fasse partager son expérience en la matière. Il est vrai qu’on passe facilement un bon tiers des ses trajets de travail annuels dans la nuit.

Etre éclairé par devant est plus important qu’on pourrait le croire, parce que l’accidentologie montre que c’est aux carrefours que ça se passe. Aux intersections, les automobilistes ne regardent les cyclistes en mouvement que très brièvement. Par contre, lorsqu’on est vu de derrière, on est bien dans le champ de vision de l’automobiliste, et sur un temps plus long. De plus, le gilet jaune peut même être plus visible que l’éclairage, car on est à l’intérieur du faisceau des phares.

Il faut s’y faire: aux croisements, notre visibilité est moindre. Il y a bien les réflecteurs de roues, qui sont obligatoires par le code de la route. Il est vrai que tous les réflecteurs passifs sont importants dès qu’on est dans le champ des phares. Certains s’équipent d’un fort éclairage vers l’arrière du vélo. On comprend que psychologiquement, on voit moins le danger arriver par derrière, mais un fort éclairage arrière n’est pourtant pas le plus important.

Il faut être bien éclairé hors du champ des phares, en particulier aux carrefours, et dans les cas où on a la priorité. Pour l’éclairage à l’avant du vélo, rappelons que l’éclairage non-clignotant est obligatoire. Les systèmes d’éclairages avec des aimants sur la roue et qui clignotent ne sont donc pas suffisants, d’autant qu’ils n’ont pas une bien grande intensité.

L’intensité, ou puissance d’éclairage est indiquée sur les différents produits disponibles à l’achat. La puissance des dispositifs va jusqu’à 100 Lux, mais 25 Lux est une valeur qui est déjà très satisfaisante. Les vélos Toulouse, par exemple qui sont bien visibles, sont à moins de 25 Lux. Pour se rendre compte de ces valeurs, on trouve sur le site de cyclable des photos qui donnent des échelles visuelles de puissance.

Il y a quelques temps François s’était équipé d’éclairages à pile. Bon, ça permet d’être vu mais ce qui est quand même enquiquinant c’est qu’à raison d’une heure par jour d’utilisation, il faut changer le jeu de piles toutes les deux à trois semaines. A l’époque les accus ne tenaient pas non plus vraiment bien. Quand aux éclairages à led clignotantes, ils ne sont pas réglementaires.

Tout le monde connaît les dynamos ‘bouteille’, elles sont encore présentes sur les vélos d’occasion. Mais dès qu’on se tape une petite côte ça ne marche plus, on grille les ampoules dans les descentes, dès qu’il pleut ça n’entraîne plus… bref, une calamité.

Pendant plusieurs années, François a testé des grosses accus. En fait elles mettaient deux jours à se recharger, et en plus ce système était fragile aux faux contacts. Franchement, c’était un peu enquiquinant.

Finalement, François s’est mis à la dynamo dans le moyeu. Et là ça a été formidable !

Evidemment, ça ne freine pas, en plus il n’y a pas un bruit, et on n’est pas gêné par diverses perte de rendement, comme en cas de pluie. Il faut compter dans les 65€ à l’installation, mais si de toute façon la roue est usée, on peut considérer que ça n’est pas tellement cher pour la changer. François a un compteur sur son vélo et sait évaluer des séries de paramètres utiles. Par exemple une jante tiens en général environ 30 000 Km. Mais revenons aux différents éclairages possibles.

Avec la dynamo dans le moyeu, Il est recommandé d’avoir système d’éclairage à led. Ces systèmes  font 20/25 Lux. Eventuellement ça fonctionne aussi avec une vieille dynamo bouteille. Ce système est très bien parce qu’il est régulé en tension, c’est à dire qu’il ne clignote qu’à basse vitesse, sous 10 Km/h ; et du coup, il ne grille pas, il éclaire, bien et il est fiable, puisque François n’a eu qu’un seul faux contact au bout d’un an d’utilisation. C’est un plaisir de constater que sa fiabilité d’éclairage s’est si nettement améliorée.

Ce système qui couvre l’avant et l’arrière coûte environ 100 €. Dont 65€ pour la roue, 20€ pour le phare avant et 15€ pour le feu arrière. Soit 100€ le tout à installer soi-même,  c’est facile. On peut aussi choisir de le faire poser par un pro. François déconseille de dissocier les deux car la régulation est dans le phare avant et le feu arrière en bénéficie en continu. Shimano et Trelock font ce type de produits. Ajoutons qu’il existe en option des systèmes où l’énergie est emmagasinée et restituée jusqu’à 4 minutes à l’arrêt.

François a choisi de compléter ce système par un éclairage sur le casque. L’avantage est qu’il permet de tourner l’éclairage vers les véhicules dangereux aux intersections. Cela permet de couvrir le cas où l’automobiliste ne l’aurait pas vu, même avec un éclairage réglementaire.

Quand à moi, je trouve que François est un cycliste brillant. Il ne me reste plus qu’à profiter de ces bons conseils bien avisés pour briller aussi et être un vrai cycliste éclairé.

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